Quelles sont ces « soft skills », compétences tant recherchées par les recruteurs, et comment les identifier ?
Les soft skills sont les compétences personnelles et sociales qui permettent de dégager la valeur unique et singulière d’un individu. Lors d’un entretien, elles sont généralement tacites à l’annonce et à la fiche de poste mais sont pourtant les caractéristiques les plus recherchées aujourd’hui par les recruteurs. Orientées vers le long terme, ces compétences vont permettre au manager d’évaluer la facilité d’intégration et d’épanouissement du candidat au sein de son équipe et de l’entreprise.
Mettre en place des méthodes pour identifier et valoriser les softs skills en entretien
L’essor de l’ère digitale et le développement de l’intelligence artificielle ont rendu pérennes et volatiles les hard skills, compétences techniques ou académiques acquises par un individu durant son parcours. Les soft skills, durables dans le temps, sont ainsi devenues une référence et un capteur fiable de recrutement.
L’empathie, la réactivité, la gestion du stress, la souplesse cognitive, la capacité à prendre du recul ou encore la sensibilité sont des qualités qui permettent aujourd’hui au candidat de se différencier ; mais la difficulté est que la reconnaissance d’une telle compétence ne peut pas se faire sous forme déclarative. Il faut en effet qu’elle se dégage et se déduise d’une expérience ou d’un cas concret vécu. Revendiquer ses soft skills n’étant pas suffisant pour convaincre, il s’agit de mettre en place des méthodes afin de les identifier et de les valoriser. C’est dans cet objectif que le premier atelier orienté autour de ces compétences humaines spécifiques a été organisé par le Career Center de Montpellier Business School au sein de son dispositif « Premier Emploi ».
Cet atelier était destiné aux étudiants de dernière année qui préparent leur arrivée sur le marché de l’emploi et également aux coachs carrières, qui accompagnent l’ensemble des alternants du campus dans leur démarche de projet professionnel. Plusieurs exercices se sont succédé pour apprendre à identifier les soft skills. L’un d’entre eux a demandé aux étudiants de se positionner en tant que recruteurs : les participants devaient à partir d’une annonce pour un poste de commercial dégager une liste de soft skills induites par le contexte de l’annonce. Pour beaucoup, l’hypothèse de départ étaient que ces compétences recherchées étaient intrinsèquement liées au métier et donc que toutes les listes de compétences seraient composées des mêmes éléments. Mais lors de la restitution, les étudiants eurent la surprise de découvrir qu’aucune n’était identique. « En réalité, si l’intitulé et le descriptif du poste était identique, chaque étudiant disposait d’un paragraphe spécifique et différent des autres dans l’énoncé de l’exercice » explique Jean Lefebvre, Docteur en Sciences Humaines au sein de la « Curieuse Agence ». « Cela a permis de démontrer la singularité d’un profil au sein d’un même métier. »
« Le point de vue extérieur est capital pour comprendre ce qui se dégage de nous »
L’atelier s’est poursuivi avec plusieurs mises en situation. Rémy, Chargé d’efficacité en alternance chez Schneider Electric, fut le premier à passer devant tout le groupe. L’exercice imposait de conter une histoire vécue personnelle au cours de laquelle le candidat s’est investi émotionnellement. Cette émotion garantit une meilleure fluidité, ce qui a permis à l’audience de donner à Rémy une liste de 15 soft skills qui ont pu se dégager de son anecdote. « C’est là où se situe l’intérêt de ce genre d’atelier. On peut difficilement faire cet exercice seul. Le point de vue extérieur est capital pour comprendre ce qui se dégage de nous » raconte Kévin, Attaché commercial en alternance chez Maisons Guitard.
Les retours à la suite de cet atelier furent très positifs. « L’exercice traite de manière tangible et concrète une notion qui jusque-là était assez floue » se confie Rémy après son entretien. « J’ai beaucoup apprécié la confiance qu’a su insuffler l’animateur au sein du groupe de participants. Cela permet d’être soi-même et de dégager les soft skills qui nous sont propres. » Cette intelligence sociale collective a également beaucoup plu à Camille-Chloé, Responsable de rayon en alternance chez Intermarché : « Je tire des enseignements de cet atelier qui dépassent la sphère professionnelle. Je compte aussi appliquer ce nouveau regard dans ma vie de tous les jours. »
Ainsi, structurer les recrutements autour des soft skills s’avère être la solution la plus durable et performante pour une entreprise. Les étudiants de MBS sont ainsi préparés à valoriser ces compétences personnelles tout au long de leur cursus, et ce, dès l’épreuve d’entretien de personnalité lors de leur admission.