Montpellier Business School
17 février 2017

Entretien avec Gérard Peccoux : Les réseaux sociaux, des outils de veille porteurs de notoriété"

Entretien avec Gérard Peccoux : Les réseaux sociaux, des outils de veille porteurs de notoriété"

Ce sont eux qui en parlent le mieux.

Entretien avec Gérard Peccoux, Président de Callimedia, une agence digitale spécialisée dans les solutions de formation en ligne (applications mobiles, learning games, serious games) qui est experte dans le secteur de la santé. Callimedia a reçu le grand trophée de l’Application Mobile Santé de l’année 2014 décerné par DMD Santé, puis le prix de la Santé Mobile 2015 dans la catégorie SEP et maladies neurologies également remis par DMD Santé. La société emploie 37 salariés et réalise un CA de 3,5 M€.

 

Sur Twitter, votre compte personnel est suivi par 5 679 followers. Vous figurez, en outre, dans le Top 20 des principaux influenceurs dans le domaine de l’e-santé, place attribuée  par la revue mensuelle Pharmaceutiques. Quant aux posts que vous publiez sur LinkedIn, ils sont suivis par 2390 personnes. Alors, question : votre entreprise tire-t-elle un bénéfice de votre e-réputation ?

Sans aucun doute. Car mon nom est attaché à Callimedia. Or, quand un dirigeant est classé parmi les principaux référents du secteur d’activité où sa société opère, cette expertise rejaillit sur l’entreprise, en accréditant son professionnalisme. Cet apport de notoriété est un facilitateur d’affaires. Exemple : en me rencontrant pour discuter business, certains prospects me disent qu’ils sont contents de « me voir en vrai ». Car ils suivent mes tweets ou ont lu quelques-uns de mes posts sur LinkedIn. Cette e-réputation brise la glace. On bénéficie d’un accueil plus chaleureux. Avec le recul, je peux dire que Twitter et LinkedIn apportent effectivement des clients à ma société, en plus d’un rayonnement.

 

Communiquez-vous de la même manière sur Twitter et sur LinkedIn ou avez-vous établi une stratégie de communication distincte pour chacun de ces deux réseaux sociaux ?

J’aborde l’un et l’autre de manière différente, tout en restant sur la thématique de la santé. Sur les réseaux sociaux, il est indispensable d’être identifié, d’être attaché à un secteur d’activité et, donc, de ne pas partir dans tous les sens. Sur Twitter, je n’interviens du coup que sur l’e-santé, sur LinkedIn je traite l’e-santé et le e-learning. Cette différenciation s’est faite avec le temps, en expérimentant. Pour tout dire, je suis inscrit sur Twitter quasiment depuis le début et, à l’époque, personne ne pouvait savoir ce que deviendrait ce réseau social. Voilà aussi pourquoi le compte que j’y ai créé est à mon nom. Autre raison évidente : Callimedia n’est venue que bien plus tard car elle est née en 2010 de la fusion de deux entreprises, Calliscope et Geckomedia. On ne rebaptise pas le nom d’un compte quand il a acquis une notoriété. C’est trop tard.

 

Quelle différence faites-vous entre Twitter et LinkedIn ?

Twitter, c’est de l’actualité, LinkedIn c’est de l’expertise. Sur le premier, je m’astreins à ne tweeter que des informations vérifiées, validées. Pour cela, j’ai créé des alertes sur Les Échos et Google. Avec le temps, j’ai fini par repérer les sites, les titres et les blogs les plus sérieux et les plus suivis dans mon secteur. J’ai beaucoup observé et je me suis attaché à travailler comme eux. Je suis également abonné à des e-newsletters, des journaux économiques, des revues papier, dont je ne lis principalement que les versions électroniques. Je m’impose également une autre règle : celle de ne jamais m’approprier des informations tweetées par un bloggeur. Celles-là, par respect du travail de l’autre, je ne fais que les retweeter. Enfin, tout cet investissement alimente en partie les posts que j’écris sur LinkedIn, sauf que sur ce réseau-là, je choisis des angles que j’approfondis. LinkedIn est le lieu de l’analyse et de l’expertise.

 

Vous ne parlez jamais de Facebook. Pourquoi ?

Il y a dix ans, Facebook était uniquement réservé à la sphère privée. Depuis, il s’est ouvert aux entreprises. Du coup, les deux s’y trouvent mêlés, enchevêtrés. C’est compliqué. Facebook est donc, à mes yeux, une sorte d’entre-deux que j’ai du mal à intégrer dans ma vie professionnelle.

 

Combien d’heures consacrez-vous chaque jour à poster sur Twitter et LinkedIn ?

Je ne compte pas pour une raison simple. Car le temps que je passe sur Twitter et LinkedIn relève de la veille que tout chef d’entreprise se doit de faire pour rester connecter aux évolutions de son secteur d’activité. Si les réseaux sociaux sont très complémentaires des médias traditionnels, ils amènent toutefois un sacré plus : la veille que nous pouvons y faire peut aussi se transformer en notoriété. Pour l’entreprise, c’est tout bénéfice.

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