MBS School of Business
20 novembre 2024

Découvrez l’interview croisée de Bruno Ducasse et Thomas Friang à l’occasion de la 5e édition des Rencontres du Développement Durable

Découvrez l’interview croisée de Bruno Ducasse et Thomas Friang à l’occasion de la 5e édition des Rencontres du Développement Durable

Pour la cinquième année consécutive, MBS est fière d’être partenaire des Rencontres du Développement Durable. Cet événement organisé les 27 et 28 novembre 2024 à Lyon et Montpellier sont le rendez-vous incontournable, gratuit et accessible à tous pour permettre à tous les citoyens de  s’emparer des enjeux du développement durable et de débattre avec les décideurs et les experts de la transition écologique et solidaire.

Cette année, les débats et ateliers des #RDD2024 s’axeront autour du thème « Good COP / Bad COP : la planète face au risque géopolitique ».

MBS accueillera la session du 28 novembre après-midi sur son campus. Pour vous inscrire, rendez-vous ici. 

 

À cette occasion, Thomas Friang, Fondateur de l’Institut Open Diplomacy & Bruno Ducasse, Directeur Général de Montpellier Business School, reviennent ensemble sur les ambitions et les enjeux qui fondent la collaboration des deux institutions depuis cinq ans.

1 ) Thomas Friang – Quel thème pour les RDD 2024 ?

Pour la 5e année consécutive, je suis très fier que l’Institut Open Diplomacy co-organise les Rencontres du Développement Durable avec MBS ! L’école est un partenaire de confiance depuis que nous avons créé ces conférences citoyennes, libres, ouvertes au plus grand nombre. Un partenaire de confiance reconnu au plan national pour son engagement dans le développement durable !

La force de ce partenariat compte beaucoup pour nous car, lors des débats que MBS accueillera sur son campus le 28 novembre, nous allons aborder des questions sensibles. Le thème que nous proposons aux étudiants de l’école et aux habitants de Montpellier pour les RDD 2024 est assez délicat : « Good COP / Bad COP : la planète face au risque géopolitique ? »

Nous l’avons choisi parce qu’entre octobre et décembre s’enchaînent trois COP : en Colombie, pour la Biodiversité, en Azerbaïdjan pour le Climat et en Arabie Saoudite pour la Désertification… or ces trois sommets internationaux se tiennent dans un contexte international très défavorable.

L’agression russe de l’Ukraine et la déstabilisation du Proche-Orient sont deux crises qui ont considérablement affaibli la coopération internationale. Puis la réélection de Donald Trump aux Etats-Unis constitue un nouveau choc majeur pour la diplomatie environnementale.

Nous vous invitons donc à prendre le temps de réfléchir ensemble à cette question : cet automne sera-t-il un automne pour la planète ?

Avec les orateurs prestigieux réunis par MBS et l’Institut Open Diplomacy, nous aborderons les enjeux écologiques et géopolitiques qui vous passionnent et vous animent.

 

2 ) Bruno Ducasse – Pourquoi est-il important de traiter ce sujet dans une business school via une conférence citoyenne ?

Le sujet de la transition écologique, et plus précisément de ce que j’appelle la transition économique responsable est au cœur de la mission de MBS, « former pour transformer ». En coorganisant ce rendez-vous démocratique ouvert à tous, nous poursuivons notre engagement, comme dans chaque cours et chaque action de l’école, à partager la connaissance et à faire de la compréhension des enjeux environnementaux une priorité accessible au plus grand nombre.

Une Business School, à fortiori un Grande Ecole, est naturellement un lieu d’engagement, car elle forme celles et ceux qui construiront le monde de demain. Nos étudiants, de plus en plus sensibles aux impacts sociétaux, s’orientent vers des métiers porteurs de sens et sont même nombreux à lancer des entreprises à impact dès leur parcours académique, avec le soutien de notre incubateur responsable.

Depuis cinq ans, nous avons le plaisir et la fierté de collaborer avec l’Institut Open Diplomacy, un partenariat qui incarne notre engagement pour une diffusion de la connaissance plus inclusive et plus large. Car les RDD sont une conférence citoyenne ouverte à toutes et à tous, gratuitement. Nous invitons donc le plus grand nombre à y participer, pour que chacun et chacune puisse contribuer et s’enrichir dans un débat démocratique essentiel à la transformation de nos sociétés.

 

3 ) Thomas Friang – Comment se déroulent les COP ?

Cet automne s’enchaînent les COP des principales conventions environnementales des Nations unies : pour protéger la biodiversité, pour lutter contre les dérèglements climatiques, et pour lutter contre la désertification.

La COP 16 Biodiversité qui s’est tenue en Colombie courant octobre a été très décevante. Elle est intervenue deux ans après l’adoption du cadre mondial dit de « Kunming-Montréal », salué par toute la communauté internationale. La COP 16 devait donc amplifier cette dynamique ! D’abord en en fixant les indicateurs d’évaluation des stratégies de chaque pays. Ensuite en mobilisant des ressources nouvelles pour répondre au déficit de financement évalué à 700 Mds $ / an. Nous n’avons eu ni l’un ni l’autre… et seulement 44 pays (sur près de 200) ont présenté une stratégie nationale pour la biodiversité à Cali.

La COP 29 Climat qui se tient en ce moment en Azerbaïdjan a, elle-aussi, un agenda très chargé. L’essentiel tient à la définition d’un nouvel objectif financier quantitatif pour que les pays du « Nord » soutiennent les pays du « Sud » dans leurs efforts d’atténuation et d’adaptation à la crise climatique. Historiquement, il s’agit du fameux objectif de 100 Mds $ / an, fixé pour 2020. Il a été atteint avec deux ans de retard et la contraction mondiale de l’aide publique au développement laisse à penser que la dynamique n’est pas favorable à ce qu’on l’atteigne à nouveau. Alors une révision à la hausse de ces objectifs va être très délicate. En amont de cette COP, les négociateurs annonçaient la couleur : l’objectif, c’est de réhausser l’ambition à la COP 30 que présidera le Brésil en 2025. Pour cela, il faut tout de même que la dynamique soit bonne à Baku et nous en sommes loin.

Quant à la COP qu’accueillera l’Arabie Saoudite sur la lutte contre la désertification, son enjeu principal sera aussi financier. Tout comme à la COP Climat, ce sujet vient en miroir de deux autres défis majeurs : avec quels moyens internationaux les pays les plus vulnérables (qui sont souvent les moins responsables des dégâts écologiques) peuvent-ils s’adapter ? Et comment établir une forme de justice pour les personnes impactées (notamment lorsque les catastrophes provoquent d’importants déplacements de population) ? Si la dynamique de la COP 29 est faible, on peut anticiper que la COP 16 de Riyad n’ira pas très loin sur ces sujets de financements, d’adaptation et de justice que l’on retrouve comme fil rouge de ces COP.

En somme, le ton a été donné en Colombie, dès la COP 16 Biodiversité : compte tenu du contexte géopolitique, on entre dans un véritable « automne pour la planète »… Or rappelons-nous : le coût de l’inaction est estimé à 20 fois celui du coût de l’action ! Comment allons-nous faire face ? Nous tâcherons d’y réfléchir ensemble aux RDD 2024.

 

4 ) Bruno Ducasse – Au regard des recherches conduites dans votre business school, quels sont les facteurs de succès de l’engagement des entreprises dans la transition écologique ?

MBS s’investit activement dans la recherche sur la transition écologique, en particulier à travers notre centre de recherche IMPACTs. Ce centre rassemble nos Chaires et notre production scientifique orientée vers la transition durable et les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), assurant une contribution vaste et engagée de nos chercheurs à ces objectifs globaux.

Que nous disent-ils ? En premier lieu, que l’engagement des entreprises dans la transition écologique est impératif. Sa réussite repose sur plusieurs facteurs clés. A MBS notre recherche souligne le rôle essentiel de la gouvernance : comme pour d’autres transformations, il est crucial d’avoir des leaders visionnaires, prêts à s’investir, à se questionner, et à prendre des décisions audacieuses pour favoriser l’innovation et l’allocation des ressources nécessaires. Ce sont ces leaders que nous ambitionnons de « former à transformer » à travers nos programmes de formation initiale.

En parallèle, la formation continue et l’accompagnement des équipes sont des leviers incontournables, car la transition est complexe et en constante évolution. Pour accompagner cette « transition des compétences » nous déployons en entreprise des actions de conseil et de formation professionnelle qui s’appuient sur les travaux de nos enseignants-chercheurs spécialistes.

Enfin, l’évolution réglementaire joue bien sûr un rôle de catalyseur, avec des normes telles que la CSRD qui encouragent les entreprises à intégrer la durabilité dans toutes leurs fonctions – RH, finance, marketing, et autres. Les partenariats et engagements multi-acteurs, comme le prône l’ODD 17, viennent compléter ce cadre. Ils favorisent une culture d’innovation et de changement de paradigmes, vers une économie régénérative. MBS participe par exemple à l’initiative de « territoire à mission » avec de nombreux acteurs du département de l’Hérault.

Cet engagement dans cette transition économique responsable nourrit la capacité de réflexion et de remise en question de nos étudiantes et de nos étudiants et les amènent à voir au-delà des cadres classiques. A MBS, nous les accompagnons avec des outils théoriques et pratiques et une culture d’innovation pour l’action, en cohérence avec notre devise : Making a Difference.

 

5 ) Thomas Friang – La transition écologique nécessite une mobilisation constante et une ambition soutenue. En quoi est-ce que le contexte géopolitique vient complexifier la transition ? 

Entre la COP 16 Biodiversité qui s’est terminée fin octobre et la COP 29 Climat qui a commencé à Bakou le 11 novembre, Donald Trump a été élu à la Maison blanche.

Le 47e président des Etats-Unis a fait campagne sur un programme –notamment énergétique- qui éloigne très significativement la planète des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat… Accord -universel et indispensable à la transition- qu’il a décidé de quitter pour la deuxième fois.

On peut donc s’attendre à ce que la COP 29, déjà sous forte tension géopolitique du fait de la situation au Proche-Orient comme de l’agression russe de l’Ukraine, ne soit fortement affectée par ce contexte international encore plus tendu depuis la réélection de Trump.

Ce risque était d’autant plus grand que la présidence de la COP Climat est assumée par l’Azerbaïdjan. Or, Baku a repris les armes contre l’Arménie en dépit de tous les avertissements et toutes les sanctions de l’Union européenne. Bon nombre de pays européens ne participent pas à haut niveau à la COP du fait de cette crise.

En d’autres termes, le contexte diplomatique global et régional est très favorable aux négociations climatiques alors que celles-ci doivent traiter d’un sujet très sensible : réviser l’objectif quantifié de financement que le « Nord » peut accorder au « Sud » pour l’aider à réaliser sa transition et s’adapter à la crise climatique.

Sous réserve que les dégâts provoqués par l’administration Trump soient endigués, on peut -au mieux- fonder nos espoirs sur la COP 30 Climat, qui se tiendra sous présidence brésilienne en 2025.

La COP Désertification, qu’accueillera l’Arabie saoudite juste après la COP Climat, est le parent pauvre de cette série de sommets : elle ne permettra vraisemblablement pas d’inverser la dynamique que l’on a vu à Cali et que l’on voit à Baku.

En somme, une crise géopolitique s’invite au cœur des sujets écologiques. Ce sont des sujets aussi passionnants qu’intéressants. Nous proposons d’y réfléchir avec toutes celles et ceux qui participeront aux RDD 2024 sur le campus de MBS !

L’inscription est totalement libre et ouverte à tous ! Tous les curieux sont les bienvenus !

 

6 ) Bruno Ducasse – Une montagne d’incertitudes semble s’accumuler. Que nous apprennent les sciences de gestion sur la bonne approche à adopter dans les organisations pour faire face à des défis aussi complexes ?

Dans un monde marqué par la volatilité, l’incertitude, mais aussi la complexité et l’ambiguïté, il devient crucial pour les organisations de miser sur l’intelligence collective et la collaboration. A MBS, notre pédagogie, axée sur “apprendre par et avec les autres”, prépare les futurs leaders à évoluer dans cet environnement en constante mutation. En cultivant un état d’esprit collaboratif, nos étudiants développent une capacité à travailler dans des écosystèmes complexes, à cocréer des solutions et à mobiliser leurs équipes avec agilité.

La formation dispensée à MBS repose sur la conviction que la diversité des perspectives enrichit la prise de décision et renforce la capacité d’adaptation face aux incertitudes. Les jeunes cadres issus de notre école sont non seulement dotés de compétences techniques, mais également d’un esprit de résilience et de créativité, qui les rendent particulièrement aptes à transformer les défis en opportunités. En leur faisant confiance et en valorisant leur capacité à innover collectivement, les entreprises pourront s’appuyer sur une nouvelle génération prête à apporter des réponses ambitieuses aux problématiques d’aujourd’hui et de demain.

L’intelligence collective et la force du collectif sont pour moi des leviers essentiels pour répondre aux exigences de ce monde en perpétuelle évolution.

C’est dans cet état d’esprit que je me réjouis d’accueillir les RDD, qui sont un bel exemple de cette mise en commun des enjeux et de la diversité des savoirs.

 

→ Participez aux #RDD2024 en vous inscrivant gratuitement sur https://www.rencontres-developpement-durable.org/ 

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